L'approche syndicale, basée sur les nécessités et l'expression des besoins des salariés, et celle de la direction issue du budget ne parviennent pas à se rejoindre dans cette négociation annuelle obligatoire autour des salaires et de la rémunération.
Les syndicats exposent les arguments suivants : rattrapage de l'inflation pour tous, comblement des inégalités professionnelles notamment hommes/femmes, valorisation suffisante des performances individuelles et partage de la valeur ajoutée.
De son côté, la direction vient à la table des négociations avec un montant d'augmentation déjà établi par le budget prévisionnel 2020, diminué de tous les risques et aléas potentiels sur les bénéfices. Ces risques, qui ne sont pourtant jamais évoqués lorsqu'il s'agit d'établir les budgets commerciaux, amènent à une modération de la masse salariale importante et en totale décorrélation avec les augmentations de chiffre d'affaires et de résultat constatés sur les trois dernières années et prévus pour l'année 2020.
Les calculs sur les différents postes de dépense et d'investissement et les éventuelles justifications chiffrées ne sont pas présentés et rien ne permet de comprendre quantitativement lors de ces négociations l'écart entre la bonne santé et la croissance de l'entreprise, et la modération salariale imposée.
Nous en sommes dès lors réduits à valider un accord, non parce que nous en comprenons les fondements, mais en raison de la menace explicite de la direction : si nous ne signons pas, les salariés seraient pénalisés par une décision unilatérale moins favorable !
Plus de clarté et une feuille de route commune semblent nécessaires à la construction d'un dialogue social utile et efficace chez Rexel.